A Brief History of Democracy

Monday, November 22, 2010

Le Québec pourrait devenir le berceau de la démocratie en Amérique du Nord

En Chine, les mots « crise » et « opportunité » s’écrivent de la même manière. Il semble que le fait d’être en période de crise ou en période d’opportunité dépende de l’interprétation des événements.

Chose certaine, nos institutions politiques québécoises sont régulièrement ébranlées par les scandales.  Dans un sondage effectué dernièrement par Angus Reid – La Presse, trois Québécois sur quatre croient que les institutions québécoises sont corrompues.

Nous ne sommes pas les seuls à subir de gros problèmes de  gouvernance.  Aux États-Unis, un échec du système politique a eu pour effet de plonger le monde dans une récession globale due à l’absence de régulation adéquate de leurs marchés financiers.  Au Canada, le premier ministre a du demandé au gouverneur général afin de proroger le parlement pour éviter le renversement de son gouvernement. Quant au Royaume-Uni, un scandale concernant l’utilisation frauduleuse des fonds publics par certains membres de la Chambre des Lords a eu pour effet une révision du système électoral. Grosso modo ces pays d’origine britannique sont aussi secoués par des crises de confiance envers leurs institutions politiques.

Dans chaque cas, les désirs de la majorité sont opposés à la volonté d’une minorité forte, fortunée et efficace, ce qui contribue à remettre en question la légitimé du système de gouvernance. Au fond, ces pays bafouent le qualificatif « démocratique » apposé à leur régime politique, c.-à-d. la majorité des citoyens exerce le pouvoir politique par le biais de la représentation élue.  

Au contraire, le système électoral britannique ne vise pas à faire respecter la volonté populaire aux élections puisqu’il transfert le pouvoir de la majorité à une oligarchie menée par des politiciens de carrière.

Cette situation autorise implicitement le premier ministre du Québec de refuser carrément de tenir une enquête publique sur les liens du domaine de la construction, le financement des partis politiques et le crime organisé.

La réponse appropriée de la part de la population québécoise est de faire ce que la classe politique a refusé de faire depuis le départ de René Levesque, soit la démocratisation des institutions politiques.  En effet, le monde est devenu trop complexe pour qu’une société soit dirigée par seulement « deux mains sur le volant », et comme nous pouvons le constater, le processus qui nous a mené là est truffé de corruption, collusion et copinage.

L’opportunité qui se présente aux Québécois découle du fait que notre système électoral est complètement en panne.  Insatisfait des efforts de notre Directeur général des élections du Québec (DGÉQ), Marcel Blanchet, de redessiner une carte électorale plausible et juste, le premier ministre Jean Charest a décidé de suspendre les pouvoirs du DGÉQ.  Par conséquent, le Québec n’a pas un système électoral en vigueur qui respecte ses lois propres.

Au début de l’année prochaine, les membres de l’Assemblée nationale devront trancher sur une façon de sortir de l’impasse quant à la carte électorale, rendue caduque à cause des changements démographiques. Au lieu de privilégier la continuité avec notre passé, en instaurant un système politique qui est conçu pour contourner la volonté populaire, le temps est arrivé pour le Québec d’être en rupture avec son passé colonial, et ce système qui est un vestige de l’Empire britannique.

Les Québécois doivent exiger que leurs politiciens instaurent un système électoral démocratique. Il faut commencer à la base de notre société et ses institutions politiques pour construire une société où chaque personne est égale devant la loi et ses applications.  Après tout, c’est le Québec qui a donné au Canada ses lois au niveau des limites des dons aux partis politiques afin de baisser influence indue de l’argent au processus électoral.

Le temps est propice pour que le Québec fasse quelque chose d’extraordinaire en devenant le premier état en Amérique du Nord à choisir la démocratie réelle et vivante comme principe prépondérant quant à son organisation et fonctionnement.       

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